jeudi 13 mars 2008

épisode deux

- J’en peux plus – s’écrie le caramel – tu m’avais dit qu’ils reviendraient au bout d’une semaine, qu’ils finiraient par saturer… Ils retrouveront le droit chemin, me disais tu, parlant comme un livre encore une fois ! Sauf que les livres, c’est une espèce protégée; y en a presque plus maintenant ! Tu fais l’intello avec tes grandes phrases toutes faites mais ça veut plus rien dire aujourd’hui. Ils reviendront pas j’te dis. On est foutus… Autant qu’eux ! La prochaine fois, tes conseils, tu te les carres. J’aurais dû suivre la pelle, le seau et le Bounty. Ils sont malins eux au moins, ils sont partis avec les gosses. Du coup, ils sont pas abandonnés, EUX, ils ont au moins un foyer. Mais toi, non ! Toi et tes rêves de liberté, tes histoires de vent qui nous portera, et tout et tout… Moralité, on est là comme deux abrutis, à se les geler et personne viendra nous chercher. Mais des deux, c’est encore moi le plus abruti. De t’avoir écouté, comme ça, aveuglément, on n’a pas idée ! ! ! Tu es plus âgé, je t’ai fait confiance, toi qui connais si bien les plages et les hommes… Ah ! Ah ! J’me marre ! Là voilà ta liberté : être comme deux cons face à la mer, à attendre rien. T’es un vrai philosophe toi !


Le chapeau hésite un moment à répondre, agité par une bise mais, intellectuel qu’il est, il ne peut s’empêcher de prendre la parole face à cet arrogant caramel qui n’a qu’un été d’âge…

- Tu me saoules maintenant avec tes reproches ! T’es bon qu’à çà. J’aurais mieux fait de te laisser bouffer par ce chien avant hier. Voilà une mort digne de toi ! Ne me rends pas responsable de leur connerie à eux; j’y suis pour rien. Je ne t’ai pas forcé à me suivre non plus. T’avais qu’à rester avec tes mioches débiles, ils auraient bien fini par te bouffer…

- Pfff… tu parles… ils sont tellement débiles comme tu dis, qu’ils aiment que les caramels aromatisés ! Fraise, café, noisette… Tous ceux-là sont partis déjà… Mais le vrai caramel mou, le vrai, le pur, au goût de beurre salé, à l’ancienne…l’ancêtre de tous…un des derniers représentants de cette noble race, celui-là, ils en veulent pas ! C’est pas assez artificiel à leur con de goût ! Au mieux, j’aurai fini dans une poubelle, alors…

- … alors pourquoi tu t’en prends à moi, mou du cerveau ? Tu pouvais partir ailleurs, non ?

- C’est toi qui m’as envouté avec tes belles paroles; la liberté, nanani, nanana…. Le chapeau et le caramel libres, héros d’un nouveau livre, d’un nouveau monde… Une vie d’aventures et tout et tout… tu parles… Si être con c’est une aventure, alors je suis Bob Morane !!!

Le chapeau, sur ces paroles, s’énerve un peu malgré sa grande sagesse et se jette d’un bond sur le caramel de façon à ce que celui-ci ne puisse plus ni bouger ni parler. Il y parvint sans grand mal.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce caramel mou est resté trop longtemps enveloppé dans son emballage.
Qu'il hume cette brise marine.

THE PEA a dit…

j'aime les caramels au beurre salé... A-t-il taché le chapeau ? Celui-ci est il tout collé ? Une suite vite !

http://360.yahoo.com/my_profile-aRVeqsIierC.58e.6Sdv03H7Y_ww5GMTM30-?cq=1

Anonyme a dit…

Si seulement ils pouvaient s'etre échoués sur une île déserte, sur laquelle se cachent les ruines d'anciennes expériences scientifiques....

Ah ah, je m'égare.

Il me semble tout de même que ce chapeau n'assume pas véritablement l'échec de cette expédition.

Mais peut-être a-t-il d'autres desseins ?