mercredi 15 octobre 2008

épisode quarante et un

Malgré sa peur le caramel, qui commençait à comprendre la sagesse, se faufila derrière un rocher et se colla à lui pour se charger d’énergie naturelle. Le chapeau resta à sa place et eu beaucoup de mal à vider son esprit. Le visage de l’Insoumise lui revenait sans arrêt. Tous les deux se concentrèrent du mieux qu’ils purent, chacun pensant malgré tout à sa dulcinée.

Le calme régnait et, comme par une ridicule coïncidence, la lumière du phare se mit en marche.
Au bout d’un long moment de concentration, les deux aventuriers s’acheminèrent du phare sans se dire un mot. Le chat revenait et prit soin de ne pas trop s’approcher, il resta devant un rocher…
- Allez, les gars, ils faut y aller… Courage, caramel !

Le caramel ne répondit pas plus que le chapeau. Alors, comme dans les étranges cérémonies qui précèdent les grandes aventures, le chapeau vint doucement recouvrir le caramel de sa paille. Ils restèrent un instant immobiles puis le chat vit le chapeau frémir. La ronde recommençait, verticalement cette fois-ci. Le chat assista alors au plus fabuleux spectacle qui lui eut été donné de voir. Propulsé par une force invisible et tremblotante, le chapeau s’élevait lentement mais surement, vers la haute fenêtre. On aurait dit qu’un ascenseur invisible le transportait. Par moment le chapeau s’arrêtait et restait suspendu dans les airs, le caramel devait retrouver sa force. Le chat eut peur, pendant une minute, car le chapeau se mit à redescendre sensiblement alors qu’ils étaient presque arrivés. Mais le caramel devait avoir une force considérable et le chapeau se hissa jusqu’au bord de la fenêtre.
Le chat ne les distinguait plus, il resta immobile. Il mourrait d’envie de s’approcher du phare pour y voir mieux, mais il craignait les Virtua-cops: ce n’était pas encore l’heure de leur baisse de vigilance…

Le chapeau se posa délicatement et bondit aussitôt pour libérer le caramel. Ce dernier était épuisé, étourdi d’être allé aussi haut.

mardi 14 octobre 2008

mercredi 8 octobre 2008

épisode quarante

- Ouh-là ! J’te vois venir…

- Tu fais de très beaux bonds, tu l’as toi-même remarqué tout à l’heure !

- Non, non, non ! Je ne bondis pas trop mal, c’est vrai, mais de là à risquer…

- A risquer quoi ??? Au pire on n’y arrive pas et on retombe en douceur…

- Et si le vent nous emporte, on finit à l’eau !!!

- Mais non : je me mets sur toi, tu nous propulse tous les deux jusqu’à la fenêtre ouverte, s’il y a du vent je te protègerais !

- J’ai comme un vieux doute tout de même… Et si le vent se déchaine ?

- Si je te dis qu’on en est capables, quand même, je le sais ! Je ne suis pas un kamikaze ! Qu’en pense le chat ?

- Ce bond me parait quand même difficile à réaliser. Ma foi… Je ne sais pas, moi, si ce caramel est vraiment fort.

- Le plus fort de tous !!! Je n’ai jamais vu un objet sauter avec une telle puissance !!! Je ne voulais pas trop te le dire pour que tu n'attrapes pas la grosse tête mais tu m’as vraiment impressionné tout à l’heure… Vu ce que tu es capable de faire, je suis sûr qu’on arrive à la fenêtre plus facilement que tu ne le croies !

Le caramel ne savait pas quoi répondre. Les paroles du chapeau le flattaient énormément, il avait lui-même compris très tôt que sa façon de bondir était impressionnante. Mais tout de même… Il se tourna une nouvelle fois vers la fenêtre puis repensa à son aventure. Après tout, ce n’était pas démesurément haut.

- Bof, je sais pas trop si je m’en sens capable…

- Punaise mais il faut te le dire en quelle langue ??? Si tu te concentres assez, tu peux sauter encore beaucoup plus haut que cette fenêtre !

- Je sais pas…

- Bon, il vaudrait mieux accepter, sinon je sens qu’il va nous saouler toute la nuit si vous ne tentez pas le coup ! Moi je reste là, je vous surveille… Je vous avertirais si je vois quelque chose, je vous aiderais s’il y a un problème…

- Ah ouhais! Et comment tu peux nous aider si on est à des mètres plus haut et toi sur les rochers ???

- Arrêtes de perpétuellement remettre en question ce qu’on te dit, il a raison le chapeau : c’est insupportable à la fin!

- Ok, ok… Si vous vous y mettez tous les deux, je veux bien faire une tentative.

- Ah, enfin une parole sensée ! Très bien ! Il faut te concentrer un maximum avant. Tiens, va t’isoler un peu… Je me concentre aussi de mon côté. Je suis surexcité, dire qu’on va la voir dans pas longtemps !

- Pendant ce temps je vais voir si je peux attraper un crabe, je commence à avoir la dalle… Juste une petite pince de crabe dans la panse depuis une semaine, je pars à la chasse !

Le museau au vent, le chat partit dans les parages, laissant un chapeau plein d’impatience et un caramel un peu effrayé.

mercredi 1 octobre 2008

épisode trente-neuf

- Bien, bien bien… Alors tout le monde se calme, le moment est solennel, je sais, mais si vous vous prenez la tête sans arrêt on va y passer la nuit !

- Tu as raison, je me laisse un peu déborder, vous comprenez, elle est si près !

- Oui, je comprends, le caramel te comprend aussi…

- Comment va-t-on va faire pour l’approcher ?

- Je vous recommanderais plutôt d’attendre, un petit peu du moins. Elle finira par sortir, vous pourrez l’approcher après l’avoir observée. Vous attendez, vous observez… Wait and see…

- Tiens, je ne savais pas que les chats étaient bilingues !

- Tous les chats sont polyglottes, tu es trop jeune pour le savoir.

- Bon, et on va attendre longtemps tu crois ???

- Mmmmmhhh… En général elle sort lorsque la nuit est déjà avancée. Disons dans trois heures.

- Il est marrant lui… dans trois heures !!! On ne sait même plus ce que c’est, des heures !!!

- Bon, elle sort avant le milieu de la nuit, ça vous va comme indication ???

- Ouh là, mais ça fait dans longtemps ça ! Je ne sais pas si le chapeau tiendra jusque là !

- Non, c’est sûr… Il y a bien un moyen de rentrer dans ce phare…

- Elle s’y enferme à clef.

- Il y a bien des fenêtres ???

- Oui mais elles sont à plusieurs mètres du sol, tout là haut, regardez !

Ils pointèrent leur regard vers l’endroit indiqué par le museau du chat et virent effectivement de grandes fenêtres, assez hautes, dont l’une était ouverte.

- On peut peut-être y monter, en faisant un très grand bond…

- Arrête d’halluciner, chapeau, c’est trop haut ! Le vent souffle plus fort là haut !

Le chapeau se tourna vers le caramel et le regarda en silence pendant un bon moment. Le caramel, malgré sa jeunesse, comprit le message implicite.