lundi 2 février 2009

Episode cinquante-cinq

- J’ai vu qu’elle remontait, je me demandais si ça allait pour vous. Surtout après le bond que vous avez fait… impressionnant, les gars! Bon, vous en êtes où?
- Comme tu peux le voir, on a survécu au bond. Nous ça va pas mal… C’est plutôt pour elle que c’est pas terrible!
- Ah, ça, j’vous l’avais bien dit! je l’observe depuis un moment…

La voix de Cléophée se fit de nouveau entendre, un peu moins faible qu’avant.

- Je peux savoir ce que fout un chat dans mon phare ? Les virtua-cops ne montent-ils plus la garde?
- Enchanté, chère dame, je me présente : Le chat… Je peux m’appeler ainsi car tous ceux de ma race ont disparu, comme sont en train de le faire les tiens.
- Ce ne sont plus les miens… Je n’appartiens plus au genre humain!
- Tu ne peux pas renier ta race, quoique t’en penses. Moi aussi j’ai eu la haine contre les miens, de m’avoir abandonné comme ça. Mais au bout d’un moment, t’es bien obligé de te rendre à l’évidence, la nature prend forcément le dessus… Tu es humaine, ma chère, même ta mort n’y changerait rien!
- Tu les appelles humains, toi, tous ces hommes qui se sont perdus ? Ces robots pires que des moutons ? Je n’appelle pas ça des hommes…
- Ah, j’ai connu ça moi aussi! Le désespoir, la désillusion…
- Qu’est-ce que t’y connais? Tu ne n’endureras jamais l’horreur que j’ai vécue… Que fais-tu ici ?

La voix de l’Insoumise devenait plus violente. Elle avait bien changé.
- Je suis juste venu voir ces deux, là. Je me cache des virtua-cops: voilà à quoi se résume ma vie…
- Ils ne t’ont pas éliminé ???
- Eh bien non! Je pourrais te renvoyer la question…
- Je suis humaine, comme tu l’as si bien précisé il y a peu… Et on ne tue pas les humains dans Virtua-world… on les transforme juste en robots, ou on les enferme dans un phare jusqu’à ce qu’ils deviennent complètement fous. Mais les animaux… je croyais qu’ils vous avaient tous éliminés!
- Jusqu’à ce que je me rende compte que je leur avais échappé, moi-même j’ai eu du mal à le croire… Ils ne sont pas infaillibles tu sais! Pour l’instant en tout cas, ça viendra peut-être un jour… Mais, si ça peut te rassurer, je suis le seul à avoir survécu. J’ai essayé d’appeler mes semblables par tous les moyens, j’ai rôdé toutes les nuits, je n’ai trouvé que des cadavres de chats, mais aucun cousin éloigné qui aurait survécu… rien… pas un chat, pas un chien (à part ceux des virtua-cops). J’aurais bien aimé pourtant… je trouve un poisson mort de temps en temps… puis j’ai trouvé le chapeau et le caramel que tu vois là. Le chapeau semblait te connaître. Je les ai amenés jusqu’ici, je n’avais pas grand’chose à faire de plus. Tu me fais peur, jolie fille, je ne me risquerai pas à te faire du mal! Je tiens encore un peu à ma drôle de vie, aussi étrange que cela te paraisse…

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