mercredi 8 juillet 2009

Episode 81

Cléophée avait toujours les yeux clos, elle sentait venir vers elle les ondes qui ramenaient le chapeau.

Tous ses membres se mirent à frémir, avant de trembler sérieusement.

Les tremblements devinrent convulsions. L’Insoumise gardait les yeux fermés, sentant l’énergie du chapeau qui se rapprochait.


A quelques mètres au dessus des vagues, le chapeau avançait avec une vitesse croissante qui en devenait effrayante.
Il finit par se poser en douceur aux pieds de Cléophée, avant que celle-ci ne s’effondre sur le rocher en desserrant les poings. Le chapeau et elle avaient l’air morts.

- Hé ! Ho ! Chapeau… Chapeau ! Chapeau ! Purée il répond pas !!!

Le sachet avait une voix beaucoup plus grave que le caramel, mais celui-ci lui avait transmis son incessante angoisse.

- Chapeau ! Chapeau… eau eau !!! Cléophée ?! Purée ils sont morts ! Et toi, le chat…
- Du calme, du calme, ils ne sont pas morts. Arrête de t’affoler, ça ne les fera pas revenir !
- Comment peux-tu être si sûr de toi ?
- Je le sais, c’est tout. Le chapeau fait une sorte de retour de coma, elle aussi, c’est difficile tu sais…
- Je vois, j’ai l’impression d’avoir déjà vu un matelas vivre ça. Mais… mais, on devrait pas tenter de leur retransmettre de l’énergie, comme avec le matelas ? Et… et le matelas, quand il est revenu à lui, il est parti se laisser mourir… Mon dieu, c’est affreux : ils vont mourir ! Et toi, là, tu fais ton monsieur je-sais-tout, alors que c’est l’horreur…
- Allons, allons, du calme… Je remarque en tout cas que le caramel t’a laissé en héritage, en plus de son angoisse perpétuelle, son petit côté casse-couille qui le rapprochait tant des humains. Tu te laisses submerger par l’émotion, c’est normal : ce que tu viens de vivre est difficile…
- Sa main est glacée, alors qu’elle était brûlante tout à l’heure !
- C’est normal mon grand. Sois patient, ils vont peut-être mettre un certain temps à revenir. Tu ferais mieux de te réjouir qu’elle ait réussi, plutôt que de t’affoler pour un rien. Tu peux être fier de toi.
- Tu… tu crois qu’elle va y arriver ?
- Pour l’Omphalôn ? Je le sais mais je n’ai pas envie de te le dire. Calme toi et regarde, ne parle plus. Ils nous entendent de là où ils sont et je pense que ça les fatigue…

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