lundi 19 janvier 2009

Episode cinquante-trois

Les chapeaux aiment les chimères, surtout quand il ne reste que ça: ils s’y accrochent comme certains adultes à leurs rêves d’enfants, et rien au monde ne détruit un tel espoir.


- Je… Je suis sûr que ça peut revenir, je ne serais pas ici sinon! Il y a bien un moyen, quelque chose à faire pour que tu retrouves tes capacités! Tu ne serais pas restée en vie si tu n’avais pas, bien enfouie au fond de ton désespoir, cette légère espérance…

- Tu es bien naïf, chapeau…Je te le répète, on n’est plus le même lorsqu’on a tout perdu. Je ne sais même pas si j’aurais pu détruire l’Omphalon autrefois, alors ce n’est pas aujourd’hui que ça va être possible…

- Si, c’était possible et ça l’est encore. Si tu n’y crois plus, il y en a qui croient pour toi, tu ne peux pas l’empêcher…

- Vraiment, tu es impressionnant, chapeau! Mais tu me fatigues aussi… je n’ai jamais trop aimé les gens d’un optimisme à toute épreuve, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer!

- Mais je ne suis pas optimiste, tu me connais mal ! Demande au caramel…

- Ben… on peut pas dire que tu sois foncièrement pessimiste non plus… avec tes leçons de carpe diem et tout ça, avoue que depuis le début de Virtua-world tu es le plus optimiste de nous, sinon, comme tu dis, on ne serait pas là…

- Bien sûr! Je ne devrais pas te demander ton avis, c’est sûr que toi, la philosophie ça ne te dit pas grand’chose!

- Je n’y suis pour rien, je ne suis qu’un caramel après tout, tout le monde n’a pas le privilège d’être crée chapeau comme môssieur…

- Oh, ça va… De là à dire que je suis un optimiste-né… Décidément, personne ne me comprendra!


L’Insoumise-impuissante avait de plus en plus de mal à leur « parler », mais cette ridicule querelle, qui faisait désormais partie du quotidien de ce couple étrange, lui apporta néanmoins un léger sourire. Le caramel, quant à lui, avait décidé de ne pas la fermer…


- Mais, quand même, chapeau, ton optimisme peut nous servir… Tu as bien une idée pour essayer de redonner ses pouvoirs à cette fille!

- Elle s’appelle Cléophée, il serait temps qu’on l’appelle par son prénom…


L’Insoumise fut surprise par ce souvenir d’un prénom qu’elle avait déjà oublié mais n’eut pas la force de répondre.

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