lundi 11 août 2008

épisode vingt-huit

- Et… On ne risque rien ?

- Plus personne ne rôde par ici, le matelas est parti, je crois bien que nous sommes seuls. De plus nous sommes cachés par les rochers. Ecoute le bruit des vagues, ça te bercera…

- Mmmouhais… Quand même, ça craint un peu, non ?

- Si monsieur voit un hôtel dans les parages, on y va! Mais il me semble que nous sommes au meilleur endroit.

- Ouhais, bon, on va essayer de dormir. Après tous ces événements, je suis un peu nase…

- Ah, tu vois ! Tiens, mets toi là, écoute les vagues!

Le caramel s’abrita du mieux qu’il put, le chapeau vint se poser à ses côtés. Les vagues chantaient dans ce silence désertique, la lune pleine veillait sur eux.

- Tout n’est pas perdu…

- Comment ???

- Rien, rien, caramel… Bonne nuit à toi !

- Mmmh… Tu me réveilles si t’entends quelque chose de suspect.

- Ne t’inquiète pas, dors tranquille, je te réveille à la moindre alerte!

- Merci… Bonne nuit !

Le caramel s’endormit aussitôt, du sommeil lourd que seule la jeunesse permet. Le chapeau semblait somnoler, mais frémissait imperceptiblement. Il attendit quelques instants d’être sûr du sommeil de son compagnon. Puis il se déplaça doucement, bondit sur un rocher pour être surélevé, afin d'apercevoir le phare.

Sa lumière rouge tournait régulièrement, comme une alerte silencieuse et rythmée. Comme un appel pour aller sauver la fille. Une fois sur le rocher, le chapeau se dressa encore et se mit à la verticale, pour mieux voir. Il tenait « debout » malgré la légère bise qui errait par là.

En voyant ce phare, il sentit son âme frémir. Il sentait au fond de lui que la fille n’était pas morte, il le savait. Il appréhendait de la revoir: elle lui rappelait trop sa faiblesse, ses rêves d’objet stupide.

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