lundi 18 août 2008

épisode vingt-neuf

Il se mit alors à chuchoter, prenant garde que le caramel ne l’entende pas et espérant que le vent emporte son murmure jusqu’à l'Insoumise.

- Je ne t’ai pas oubliée, tu sais. Je ne suis pas Roméo, je ne suis pas ton fiancé, malheureusement. Je vais quand même essayer de t’aider, de nous aider. Tant pis, après tout, si mon histoire avec toi est impossible. Je ne peux t’en vouloir. Je ne peux que te remercier d’exister… si tu existes encore… O, ma pauvre, que t’ont fait tes semblables ?

Le chapeau interrompit son soliloque. Il n’en pouvait plus, c’était trop douloureux de parler, comme ça, dans le vide, alors qu’il s’adressait peut-être à un fantôme.

De nouvelles larmes jaillirent. Mais il ne s’agissait plus de tristesse: il s’agissait de colère, de haine pure envers ces sales humains qui devenaient fous. Des larmes de rage, comme jamais il n'en avait versé. Ces salauds avaient tout saccagé, il n’avait plus assez de mots pour le dire.

Il resta donc un moment, seul avec sa haine, sur le haut d’un rocher, hypnotisé par le rythme monotone de la lueur pourpre. Puis il redescendit, il était déjà trop tard vu la journée qui les attendait. Il se posa de nouveau près du caramel, se colla à moitié contre le rocher. La chaleur diffuse de la pierre apaisa ses peurs, il put trouver un sommeil à peu près paisible.

Rien ne frémissait sur cette plage déserte, si ce n'était le vent. Les vagues. Et, peut-être, dans un phare, une fille attendait que quelque chose bouge, sans trop savoir quoi.

Une nuit trop tranquille, la spécialité de Virtuaworld…

Peut-être aussi que, quelque part, un peu plus loin, un vieux matelas finissait sa vie comme il l’entendait...

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