lundi 17 août 2009

Episode 88

A la place de leur vie virtuelle, les connectés virent s’afficher devant leurs yeux le visage rayonnant de Cléophée. Les yeux clos, le visage baigné de larmes, elle s’immisçait dans le moindre esprit de Virtua-world.


L’Omphalôn tremblait toujours, désormais il tremblait de compassion pour les anciens hommes.

Les crimes en tout genre, les infanticides, les génocides, les crimes de guerre, les attentats, les meurtres passionnels, les viols, les incestes, la haine galopante, la corruption jusqu’à l’os, le meurtre dans le sang : malgré ces horreurs l’homme devenait dans l’esprit de l’Omphalôn un être digne de vivre.

Grâce aux sept-cents.

Sept cents personnes qui rachètent l’ensemble de l’humanité.

Sept cents qui compensent, par leur grandeur d’âme, les milliards de crimes commis. Ces prénoms volontairement oubliés par l’Omphalôn venaient désormais chanter aux portes de son âme.

Les Virtua-cops qui le contrôlaient ne contrôlaient plus rien du tout, eux aussi hypnotisés par le visage argenté.

L’Omphalôn devenait autonome, son âme voyait le jour sans être pervertie par la censure prônée sur Virtua-world. Il naissait.


La pluie s’était arrêtée, seul le tonnerre rugissait encore. Cléophée flottait, en position fœtale, dans un ciel désormais métallique.

Le chapeau flottait eu dessus d’elle. Le chat était devenu statue.

Le plus proche d’elle était le sachet qui ressentait, du creux de sa paume, le cœur de Cléophée battre de plus en plus lentement. Elle était bouillante.

L’énergie fournie par le caramel commençait à s’épuiser: le ventre de l’Insoumise était creux comme jamais.

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