lundi 28 juillet 2008

épisode vingt-cinq

Ils restèrent serrés ainsi un moment, pendant que les étoiles prenaient leurs marques dans le ciel. Peu à peu, les larmes sucrées et paillées séchèrent et le chapeau reprit ses distances. Il se mit tout contre un rocher et le caramel, courageux quoiqu’un peu lourd, se rapprocha encore de lui pour se coller au même rocher…

- Bon, ça va, ça va… on s’est soutenu parce qu’on était triste, mais tu va pas me coller tout le temps non plus !!!

- Je voudrais juste savoir pourquoi tu pleurais. Ca pourrait te faire du bien d’en parler…

- Voilà que monsieur se prend pour un psy !

- Pour un psy, non, mais pour ton ami…

- Bon, on n’est pas vraiment amis non plus, c’est la situation qui l’impose, c’est tout ! J’ai eu un moment de faiblesse devant toi, je n’aurais pas du… Ta sensibilité à fleur de peau devient insupportable !

- Oh là, oh là, du calme, hein ! Moi je demande juste ça comme ça, pour montrer que je m’intéresse. En général on apprécie, quand on est triste, de parler à quelqu’un ! Mais si ça t’ennuie, je me tais, je dis plus rien ! Mais faudra pas venir pleurer après… Non mais ! Vous vous intéressez aux autres et voilà comme on vous le rend !!! Ca fait bien plaisir, vraiment ! Je vais parler aux rochers, tiens… Eux au moins ils sauront apprécier… Ta connerie à fleur de peau devient lourde aussi, crois moi !

Le caramel mit sa parole en action et s’éloigna vers un autre rocher – à quelques centimètres. Pris de remords, le chapeau continua le manège et s’approcha de lui.

- Excuse moi…

- Oh, ce n’est pas le tout de s’excuser à chaque fois que monsieur pète un câble !

- Bon, je m’excuse, qu’est-ce que tu veux de plus ???

- Que tu me dises pourquoi tu pleurais !

- Tu es mou mais têtu ! Je pleurais… Pour la même raison que toi !

- Eh, oh, arrête un peu ! Moi je pleurais parce que tu pleurais en premier. Je ne crois pas que le sort des humains soit la seule cause de tes larmes... Y a autre chose, j’en suis sûr…

- …

- C’est cette fille, c’est ça ? C’est pour elle que tu pleures ?

- Tu dis n’importe quoi ! Je ne vois pas pourquoi je pleurerais pour une fille !!!

- Je sais pas, moi, on dirait que ce qu’ils lui ont fait te rend particulièrement triste… On dirait que tu y tiens… C’est pas une honte, tu sais, regarde moi et ma sucette !

- Ca n’a rien à voir !!!

- Ah ! Tu vois, j’ai touché un point sensible !!!

- Tu ne peux pas comparer, avec tout le respect que je lui dois, ta sucette à mon humaine, cela n’a rien à voir !

- Nous y voilà !!! Cette fille t’est plus chère que ce que tu veux bien laisser croire…

- Ne sois pas stupide… Je t’ai déjà parlé de l’amour et des objets…

- Je le savais !!! Tu es amoureux de cette fille… C’est ça, hein ? Comme moi et ma sucette !!!

- Arrête de comparer s’il te plaît, tu n’as pas vu ta sucette souffrir autant…

- Alors, elle est comment, ton amoureuse ???

- Je ne suis pas amoureux, je te dis ! Ce n’est pas moi son amoureux, c’était l’autre…

1 commentaire:

Unknown a dit…

Excellent, on se régale en lisant ces mésaventures...philosophiques...Continues!!!BEJINHOSS