jeudi 24 juillet 2008

épisode vingt-quatre

- Comment pourrait-elle y nuire, toute seule ?

- Sa force mentale, sa télépathie ! Si elle a toutes ses forces elle peut commander à distance l’Omphalôn de Virtuaworld, et le faire exploser…

- L’Omphalôn ???

- Mon dieu, mais d’où viens tu ??? L’Omphalôn ! Si tu avais lu un peu de grec, tu saurais que ça signifie nombril ! Le nombril de Virtuaworld ! Le disque dur, le serveur auquel ils sont tous connectés ! Le générateur de toutes les vies virtuelles que les humains ont choisies à la place de leur propre vie, et dont la dernière invention est Virtuabeach…

- Cette putain de Virtuabeach qui fait que les gens ne sortent même plus de chez eux pour aller à la

plage !!!

- Eh oui, mon pauvre ami ! Après Virtuawork, Virtualove, il fallait bien qu’on arrive à Virtuabeach, « la plage comme si vous y étiez : le bruit des vagues, les sensations du sable et de l’eau, vous pourrez même nager virtuellement et vous y croire vraiment grâce aux nouveaux mini-capteurs… » Je me souviens de la pub ! Pauvres hommes… Je ne croyais pas qu’ils en arriveraient là…

- Mais, les autres insoumis, ils ont des pouvoirs aussi ???

- Ah, ça, je ne sais pas. Je n’en connais qu’une, enfin deux, avec Hadrien… J’imagine que les autres aussi devaient représenter un quelconque danger pour ce monde. C’est surement pour ça qu’ils les ont séparés, qu’ils ne les ont pas tous enfermés dans un seul endroit. J’ai entendu dire que beaucoup étaient morts. J’espère que ce n’est pas le cas pour elle…

- Et son fiancé ? Il est insoumis lui aussi ?

- Ah, le pauvre… Il l’était, oui, mais il s’est suicidé lorsque les soldats lui ont fait croire à la mort de sa fiancée. J’ai assisté à la scène. Ils sont venus sur la plage procéder aux Ultimes arrestations. Ils l’ont obligé à regarder sa femme se faire violer et martyriser. Il est tombé dans les pommes et, à son réveil, elle n’était plus là. Il n’arrivait plus à communiquer avec elle, il a donc cru qu’elle était morte. Il a réussi, malgré la vigilance des gardes, à prendre une capsule de poison mortel qu’il avait prévue pour un cas semblable…

- Mais, pourquoi ils ne l’ont pas mis dans un phare lui aussi, en même temps qu’elle ???

- Ils voulaient, mais elle était plus puissante que lui, ils se sont occupés d’elle en priorité, d’autant plus qu’elle était enceinte…

- Mais c’est affreux !!!

- Mon pauvre ami, on dirait que tu découvres la barbarie humaine ! Tu n’as pas fini !!! Ils ont d’abord mis la fille hors d’état de nuire, ce qui a laissé à l’autre le temps de se suicider. Ils étaient dépités, les soldats. Ce suicide les a profondément énervés. Du coup, ils ont fait dévoré son corps par les chiens, pour éviter une possible résurrection virtuelle… De vrais barbares!

Le silence s’installa entre les deux amis, en même temps que le crépuscule pointait son ombre. Aucun n’osait parler, il n’y avait rien à dire… Peut-être juste se recueillir quelques instants sur le triste sort des hommes.

Toutes ces nouvelles n’arrangèrent en rien la mélancolie du caramel. Le chapeau lui aussi semblait particulièrement triste et, malgré ses tentatives désespérées pour rester digne, il se mit à pleurer.

Le caramel resta bête et silencieux, ne sachant que faire. Il n’aimait pas voir les autres pleurer, ça le faisait pleurer lui aussi, comme un réflexe de mimétisme. Il pleura donc, sans trop savoir pourquoi, et se rapprocha timidement du vieux chapeau. Ce dernier eut un premier recul du à sa pudeur, puis laissa le caramel se coller contre lui. La pudeur s’oublie quand on est désespéré.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

de mieux en mieux cette histoire... :p