lundi 21 juillet 2008

épisode vingt-trois

- Ne t’inquiète pas. On va y aller, comme ça on sera tranquille… Tu te sens assez en forme ???
- Bof, ça va moyen. Mais t’as raison, on sera mieux à l’abri pour dormir.
- Ok, ok… Préparons-nous !
- Dis, chapeau ???
- Qu’est-ce qu’il y a encore ? Tu es trop fatigué ?
- Non, non, c’est pas ça… C’est que… je… euh… je voulais juste te dire que je… je suis content que tu sois avec moi. Malgré les disputes… je… je serais bien dans la merde si t’étais pas là !
- Oh, ça va, ça va ! Tu sais, l’heure est trop grave pour qu’on se remercie… On est quand même dans la merde, même si on est deux. Ce n’est que le début, mon ami! Longue est la route qui nous attend… Je m’isole un peu, pour me concentrer, tu devrais en faire autant !
Le caramel, quoique refroidi par l’insensibilité du chapeau, se concentra avec force. C’est vrai qu’il prenait de la bouteille. Il n’avait pas vraiment le choix.

Ils se retrouvèrent silencieusement quelques instants après, prêts à repartir pour leur épopée. La distance qui les séparait de l’intérieur des rochers était minime, le trajet sans danger. Le chapeau recouvrit donc le caramel et ils tourbillonnèrent rapidement jusqu’aux pierres grises. L’atterrissage se fit en douceur. Ils commençaient à avoir l’habitude : ils devenaient de vrais aventuriers. Ils arrivèrent entre deux rochers, ils étaient ainsi protégés des vents. Leur fatigue était maintenant bien réelle.

- Bon. Nous voilà à l’abri pour la nuit. Une nuit de repos nous fera le plus grand bien avant de partir pour le phare…

- Et le matelas, on ne le voit plus !

- Il faudra t’y faire, on ne le reverra pas de si tôt! Il est temps de laisser le matelas poursuivre sa route et de réfléchir à la nôtre.

- Ah oui ! Nôtre route vers le phare de l’Insoumise… Maintenant que nous sommes installés pour la nuit, tu peux me raconter ce que tu sais d’elle !

- Je ne la connais pas vraiment. J’ai juste été sur sa tête une ou deux fois... C’était la petite amie de mon propriétaire. J’étais là quand elle s’est fait arrêtée et embarquée vers le phare, ils n’ont pas été tendres avec elle, la pauvre ! C’était avant que tu arrives, avec ta famille, une des dernières à être venue sur cette plage. Les derniers à profiter de la vie de vacances avant de rejoindre les autres sur Virtuabeach. J’ai l’impression que ça date d’une éternité, et pourtant… Enfin bon! Avant que tu arrives, donc, mon propriétaire venait souvent ici avec ses amis et sa fiancée. Une fois il m’a mis sur elle et j’ai vu…

Le chapeau s’arrêta, visiblement troublé par ce souvenir.

- Qu’est-ce que tu as vu, putain !?

- J’ai vu la révolte… J’ai vu un esprit qui n’en pouvait plus de la tournure que prenait le monde… Elle n’était pas comme tous les autres, tu sais. Elle se demandait s’ils allaient échapper à l’emprise du virtuel, et j’ai vu son âme pleurer de voir les hommes se perdre.

- Mais qui est elle ? Que faisait elle ?

- Elle était conservatrice du dernier musée naturel, mais ce n’est pas ça qui compte. Non. Ce qui compte, c’est qu’elle est télépathe…

- Elle lit dans les pensées ?

- Pas seulement… Elle commande aux objets à distance. Elle a compris notre nature. Elle communique avec les objets et les fait bouger. Mais pour ça il faut qu’elle ait toutes ses capacités, physiques et mentales. Il faut qu’elle soit heureuse aussi. Depuis qu’elle est dans le phare elle ne peut plus rien faire, ils l’ont trop abîmée lorsqu’ils l’ont arrêtée… En même temps qu’ils violaient son corps ils parasitèrent son âme en lui ôtant toute forme de révolte. Ils l’ont lobotomisée en quelque sorte, pour être bien surs qu’elle ne nuirait pas à Virtuaworld !

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