jeudi 2 avril 2009

Episode soixante-et-un

- Non, c’est sûr… On ne pourra jamais ressusciter son fiancé. Mais j’ai connu il y a bien longtemps des gens qui, après avoir vécu l’horreur, retrouvait la force d’être heureux: c’est une question de volonté. Mais, à chaque fois que j’ai vu des humains remonter le gouffre, leur entourage y était en partie pour quelque chose…
- Tu veux dire, ô sage chat, que les humains ne peuvent retrouver le bonheur que grâce à leurs congénères ?
- Euh, pas exactement, je ne sais pas trop… Non, je me dis que ce serait trop restrictif. Je ne sais pas si l’homme peut être heureux dans la solitude mais je sais que l’un d’eux a pensé, et écrit un jour « l’enfer c’est les autres »; mon maître répétait souvent cette phrase avant de mourir. Peut-être que cela signifie que l’homme a la capacité d’être heureux en étant seul…
- Ah, Jean-Paul Sartre avait d’assez bonnes réflexions… L’Insoumise doit également penser ça. Il est possible en effet que les hommes puissent s’épanouir seuls, le contraire serait désespérant. Mais tout de même… Aucun philosophe n’a subi la même horreur que Cléophée!
- Vous me faites bien rire avec vos débats philosophiques ! Vous croyez que l’heure est aux réflexions sur l’existentialisme ?
- Bon sang, mais tu connais la philosophie de Sartre ?
- Cen'est pas parce que je ne trône pas sur les têtes comme toi que je ne connais rien. Je ne suis qu’un caramel, mais j’ai tout de même entendu les humains parler de Sartre!

Le chapeau était surpris: ce caramel sortait décidément de l’ordinaire…
- … Mais ce n’est pas Sartre qui va sauver l’Insoumise pour l’instant. Nous avons besoin d’une solution rapide… et concrète ! Si elle a lu tous les bouquins qui traînent ici, elle doit saturer des grandes pensées. On va arrêter de philosopher et on va réfléchir, chacun de son côté, pendant qu’elle dort. Il y a une solution, je le sens. Donc, on arrête de parler, on s’isole un peu et on réfléchit : le premier qui a l’ombre d’une idée valable prévient les autres.

Aucun commentaire: